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Face à ma vie
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Face à ma vie
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28 mai 2006

face au noir 1

Ettouffante chaleur, tu tournes en rond sans parvenir a mettre tes idées au clair. Les bieres que tu t'enfiles depuis 10h y sont pour beaucoup. C'est la premiere fois que tu te mets dans cet état, sans savoir vraiment ou tu veux en venir. Besoin de déconner c'est tout. Debout au milieu du tapis du grand salon, tu tiens la tete levée vers le lustre qui y était au départ. Chaque petite clochette semble scintiller de milles feux. T'es déchirée ouai mais tu prend ton pied. Tu revisites cet apart comme a la premiere fois. Chaque objet prend une importance différente: la photo de vous deux ne te fait aucun sentiment par contre tu restes scotchée sur les petites branches encore trop frele de ton petit arbre vert. Ta tete s'incline comme désireuse de voir les choses sous un autre angle. Tu rigoles de réaliser dans l'état dans lequel tu es.
Tu ouvres un tiroir, le tiroir des surprises. Un beau buz est roulé meme pas caché, juste la. C'est celui que tu garde pour ces moments ou t'as vraiment envie de te fumer un truc tout en ayant la flemme immense de rouler. Tu te laisses tomber sur le canapé noir, chope le briquet sur l'accoudoir et tire de grandes lattes. Tu restes les yeux fixés sur ce grand miroir incliné au dessus de la cheminée qui fait que tu peux te voir meme avachie comme ca. Avant ca t'aurait fait mal, de te voir dans cet état a 14h. Mais la t'en a rien a foutre, tout en te disant que ca arrive jamais. Quelque chose a feter? non juste une joyeuse envie de rien foutre qui se concrétise.
Le beuz se finit, l'herbe fait doucement son effet si particulier. Chaque moment a sa dope adaptée. La vraie serait un peu trop violente dans cette circonstance. Tu jetes le mégot dans la cheminée et chopes la télécommande espérant que le CD dans la chaine soit potable: Black Market Music.  Te plonge dans un espece de spleen. Debout, cet air prétentieux que te traduit le premier morceau, tu te remets a sillonner l'apart et arrive malgré toi a ta chambre. Tu pousses la porte et replonge dans le bordel que tu n'as pas encore pu ranger. Des feuilles collées au mur, des dizaines de partoches, par terre, sur ton lit, tes affaires sur le bureau. Tu te grattes la tete, un peu désespérée par tant de bazar. Tu manque de glisser sur une feuille et te retrouves assise de l'autre coté de ton lit, face a la fenetre qui donne sur toute a ville. Grande ouverte, il n'y a meme pas de bruit. Tu n'est pas triste mais completement sonnée. Les coudes posés sur les genoux, tu fixe la voisine d'un air ahuri avant d'atterrir sur toi.
Tu rapproches ton poignet comme pour te demander quelle connerie t'a encore pu écrire. Les doigts que tu passes dessus te remémore la chose. Lettres presques gothiques mais un peu plus legeres, noires. Ce tatouage t'a valu plusieurs jours de silence avec ta mere, mais elle t'a laissé choisir ta vie et tu lui a clairement expliqué que ces deux mots en faisait parti.
Réflexe machinal qui t'était passé mais qui semble revenir sous la substance "illicite". Tes bras passent derriere ton dos, sous le lit et commence a tater machinalement la barre du sommier. Tu ne saurais plus dire ce qu'il en est. Est ce qu'il en reste une? Pour te rassurer, par pour l'utiliser, tu ne sais plus si tu t'en était vraiment débarrassée. Ta main droite se cogne. Tes yeux se plisse et ta langue se tort pendant que tu enleves le scotch.
La revoila, la source de tout un enfer selon les autres, de pas mal d'échappatoires selon toi. Le soleil l'a fait briller, tu la met face a la fenetre, la lumiere passant a travers la rend encore plus jolie. Elle est propre, genre jamais utilisée. Tu chopes l'appareil photo sur ton lit. Il est vieux mais tu l'adores. Ce sont ceux qui sortent direct la photo que tu n'as plus qu'a secouer quelques secondes. Tu la replace face au soleil te disant que le contre jour va etre magnifique et clique. Petit bruit de mécanique et le petit carré brillant sort. Tu le poses derriere avant de réexaminer l'objet.
Tu le replaces dans son contexte, tout est tellement loin et pourtant tu l'as toujours sous ton lit. Elle coupe toujours autant tu le sens bien des que tu la sers un peu trop fort. Tu te souviens de la baffe que tu lui a mise le jour ou il a essayer de t'en débarrasser. Ce regard qu'il t'avait lancé completement désemparé. C'était apres un concert comme c'était souvent le cas. Il avait toujours tout fait pour toi et toi tu ne cessais de lui cracher a la gueule.
T'en avais appris des choses depuis.

Un bruit de serrure dans la porte, elle rentre. Tu te mors la levre a l'idée qu'il faut que tu ai l'air normal, et tu te marre en te disant qu'elle te croira jamais tellement tu dois puer la binouz. Pupilles dilatées sur ta lame tu la place sur ton poignet, les lettres apparaissent juste, tu l'entend qui appelle savoir si t'es rentrée. Tu clikes et jettes l'appareil sur ton lit. Tu te releve tant bien que mal, tu n'arrive pas a t'empecher de sourire. Le coté bourré sympa, drole comme vous appelez ca, pas lugubre bad trip. Tu t'accroche a la barriere de la fenetre, la serre une derniere fois puis en retenant ta respiration, tu attends le refrain de black eyed et la jette de toutes tes forces par dessus les immeubles.
Elle apparait dans la chambre l'air un peu affolé quand elle comprend pas. Tu prends ton air le plus naturel et détaché genre " je ne t'ai pas entendu rentrer". Elle sourit, son portable sonne. Sauve rpar le gong, elle s'éloigne, tu t'approches de ton lit, les mains machinalement dans les poches. Tu prends les deux photos, elles sont superbes, traduisant tout a fait ce qui t'a toujours fasciné dans cet objet de torture. La beauté de la chose que tu associais a la sensation de liberté qu'elle pouvait te procurer.
Un indé a la main, tu sors de la chambre. Elle téléphone dans le salon, une copine. Tu signe la photos au milieu du couloir, lui montre que t'en as deux, d'un geste elle demande ce que c'est, sans perdre sa conversation. Tu mets ton index sur la bouche, une petite gamine au grand secret. Tu te marres et va les poser sur son oreiller.
Tu reviens dans le salon chope des tunes, les clefs et fait signes que tu te tires. Petit signe de la main, elle attend que tu sois partie pour aller voir.

Tu fermes la porte, reste un moment sur le paillasson te demandant si faire les courses completement déblaye n'a pas un coté encore plus excitant que celui que tu connais déja. Les mains dans les poches, tu décides de prendre les escaliers.

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Commentaires
L
J’aime beaucoup ton blog.<br /> Continue comme ça<br /> <br /> http://cafarddechaine.canalblog.com/
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